Constitué de textes et œuvres de poètes, auteurs et artistes contemporains, ce recueil, auquel j’ai contribué à l’invitation de Jean Leznod, est d’abord – et c’est essentiel – un message de solidarité et de fraternité envers ceux que l’on nomme aujourd’hui les migrants.
Celui du devoir de se secourir entre humains.
Nous avons tous vu ces images de corps inertes, échoués sur les plages, d’enfants même et ces bateaux de fortune en plein naufrage, bondés jusqu’à craquer.
L’accueil de ces flux de populations pose une question : « Comment voulons-nous vivre en société ? » Et l’histoire nous apprend que l’homme est capable du pire comme du meilleur.
De l’humain pour les migrants, c’est donc une petite pierre, pour que chacun puisse faire le choix du meilleur, en poésie, parmi celles nombreuses qui existent, bien heureusement.
Chaque pensée, parole, action, même si elle paraît dérisoire, compte et peut influer…
La ville… Ils vivent dedans.
Pourtant, ils savent qu’elle n’existe pas.
Un voyage passe au loin de l’écran de télévision
Et ils s’endorment en rêvant.
Tout corps est incompréhensible, disent-ils.
L’amour est le plus grand fantasme.
Le fond de la rivière regorge de têtes de singes écarlates.
La vie n’existe pas.
La ville est un mirage pour les yeux désolés
Et le ciel un tourment pareil à l’amour
Plein de couleurs et de voiles.
Les nuages dessinent des moments
Dans l’immobile temps.
Et même quand nous dormons,
Les nuages bougent pour nous tromper.
La vie n’existe pas.
L’aurore est un bûcher où se consument les rêves.
Jamais deux fois le même rêve.
Jamais deux fois le même ciel.
Le crépuscule est une reine sacrifiée.
Un cœur va brûler.
La vie n’existe pas.
Jennifer Lavallé in Poésie 1/Vagabondages, n°46, juin 2006, spécial Verlaine
Un cargo de sommeil
Dérive dans mon corps
C’est que le ciel s’absente parfois
Et que pourtant
Toujours
Rien ce cesse
J’ai bu au trou du soleil
Les longues fautes des siècles
M’as-tu vue reposer l’astre sur son écrin de sang ?
M’as-tu vue trembler pour la feuille paumée sur l’eau ?
Ou bien tu dormais toi aussi ?
Jennifer Lavallé IN Le Coin de Table, n° 23, juillet 2005 [136 p.] / « Bienvenue aux jeunes poètes » Marc-André Allard, Laurence Auvray, Adeline Baldacchino, Viloette Bordon, Virginie Calicchio-Lapique, Adrien Cassel, Emile Delivré, Julien Dolidon, Chrsitophe Goarant, Pierre Gommier, Alexandra Hernandez, Gwenaël Jeannin, Martin Laquet, Isabelle Larpent-Chadeyron, Jennifer Lavallé, François Leturcq, Lisa Louis, Alice Marti-Cavalle, Virginie Minard, Barbara Muller, Anne-Laure Nicola, Lydia Padellec, Nicolas Pavée, Amélie Perrier, David Remazeilles, Bernard Suarez-Pazzos, Boris Teruel, Erika Viel, [Poèmes] Jacques Charpentreau, Léo Jean, Nadine Lafleur, Sury Maltet, Michel Martin, Raymond Michel, Sarah Prin’s, Mireille Tenenbaum, Youri, [Chroniques] Emma Tulu, Claudette Villia-Chantrie, …
Eric Dubois, poète, accueille quelques-uns de mes poèmes et textes poétiques au sein de sa revue en ligne le Capital des Mots.
La nuit debout et sa commission poésie ont engendré des poèmes et un site pour les archiver. Vous y retrouvez quelques-uns de mes poèmes.